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Page:Lemonnier - Les Charniers, 1881.djvu/79

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la tête, répétaient les notes de l’homme à la cravache. Au bout de quelques minutes, après qu’on eut recommencé plusieurs fois, les cinq hommes partirent d’accord et entamèrent un refrain d’une voix rauque.

À chaque instant, des soldats arrivaient de l’extrémité de la rue, portant des bottes de paille sur le dos ; d’autres, les manches de la chemise retroussées, revenaient de la fontaine avec des seaux dans les mains ; et quelques-uns, armés de balais, nettoyaient les rigoles des écuries. Il y en avait qui pansaient leurs chevaux ou brouettaient les fumiers du côté des trous à purin.

Raide en selle, un cavalier posait devant la porte d’une maison. Un sous-lieutenant parut à la fenêtre et lui remit un pli. Le cavalier fit le salut militaire et partit à fond de train. Le cliquetis des fers se mêla un moment aux aigres sonneries des cuivres.

Puis quatre dragons débouchèrent d’une ruelle, tenant leurs montures par la bride. Un d’entre eux qui avait des galons donna un ordre. En un instant les trois autres furent à cheval, le mousquet au poing, et la petite troupe descendit au trot la chaussée.