— Claes Nikker, nous vous attendons à la Noël.
— Le vieux singe n’est pas si bête qu’on le croit, songea maître Nikker en fermant sa porte.
Puis il cria :
— Truitje ! Truitje !
Et Truitje entra, un peu rouge, en disant :
— Je viens de chez Suze et j’ai rencontré Lukas Snip.
Le vieux Nikker se mit à ricaner en roulant de côté son petit œil et dit :
— Il y avait tantôt un oiseau derrière la porte, Truitje. Est-ce qu’il n’y est plus ?
Un soir, Truitje s’en allait au puits, un seau dans chaque main ; elle mit la corde à l’un des seaux et le laissa glisser dans le puits, puis l’ayant remonté, elle accrocha l’autre seau et le laissa aussi glisser.
— Eh ! Truitje, cria tout doucement quelqu’un dans l’ombre, c’est après-demain la Noël.
— Oui ! dit Truitje, mais l’oncle ne m’a parlé de rien.
— De rien, Truitje ?
La jolie fille réfléchit un instant et dit :
— J’ai une idée, Piet. Venez demain de la part de vos parents dire à mon oncle l’heure à laquelle il faut que nous arrivions.
Il la regarda avec admiration :
— Ah ! Truitje, je vous aime de tout mon cœur.
— Je vous dirai cela aussi, Piet, quand nous serons mariés.
— Donnez-moi votre petite main, Truitje. Je viendrai demain.
Et Truitje, ayant remonté son second seau, s’en alla en faisant claquer sur le sol durci les talons de ses sabots.