Page:Lemonnier - Noëls flamands, 1887.djvu/27

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Mis en appétit de la sorte, j’étais si gourmand de ces pages originales et colorées que je me hâtai de m’enquérir des œuvres de l’écrivain.

Me les procurer me fut difficile… Bien des volumes étaient introuvables et il fallait se contenter d’avis de critiques, de jugements de journaux.

Je recueillis ainsi un vieil article du Danube de Vienne, reproduit par le Courrier d’État de Bruxelles qui me renseigna un peu sur la personne et les débuts de M. Camille Lemonnier.

« Bien jeune encore, y lisait-on, l’auteur de ces contes a groupé autour de lui un centre d’artistes et d’écrivains fervents. Tout à la fois journaliste, romancier et critique d’art… les idées qu’il a défendues dans l’Art et qui peuvent se résumer par ces mots : modernité, nationalité, réalisme, il les a mises en pratique dans ses livres, surtout dans ses contes, caractéristiques comme un livre de Dickens ou de Auerbach. Ce sont des histoires populaires, dans lesquelles l’auteur fait défiler tout un monde de figures touchantes, naïves, drôles, fantasques même, ayant pour cadre les paysages, les mœurs et les coutumes du pays. Celui qui voudra connaître la Belgique la retrouvera dans ce livre, parce que, non seulement il y verra la réalité la plus minutieuse des faits, mais l’aspiration des âmes et les milieux de l’esprit. Il n’y avait qu’un réel et profond observateur qui pût rendre intéressants tant de petits détails en