XIII
es cabarets s’échappait à présent un large courant
d’ivresse. On entendait des bruits de querelles,
avec des coups de poing sur les tables, et les
chamailleries se mêlaient à des chansons psalmodiées
par des langues épaisses. Dans les jardins, les boules
frappaient les quilles avec fureur. Il y avait des paris
désordonnés Des paysans qui n’avaient qu’un toit de
chaume et crevaient de misère, pariaient cinq cents francs
sur les jeux.
Une mangeaille immodérée accompagnait la soif de boire qui tenait les estomacs. Des femmes plongeaient leur visage dans de vastes quartiers de tartes au riz. Des enfants barbouillés de prunes, aiguisaient leurs dents sur de la pâtisserie sèche. Et les hommes, tenant à deux mains des saucisses de viande de cheval, en tiraillaient à la force des mâchoires la chair filamenteuse. Ailleurs, on se bourrait d’œufs durs, et les pains d’épices achevaient de prédisposer les gosiers à des buveries incessantes.