Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/111

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image des chênes et des hêtres dont les hautes cimes verdoient mêlées à des rougeurs d’aurore.— Pour l’inconnu d’une autre vie, nous sommes l’oiseau dans l’œuf, hermétiquement clos : impossible de rien voir au travers. Mais nous avons des pressentiments, et plus nos pressentiments sont riches, plus notre intelligence est grande.


Un positiviste peut être un honnête homme, mais, assurément, il est affligé d’un cerveau étroit : il peut savoir beaucoup ; avec la patience des taupes souterraines, il peut creuser, pour une certaine classe de curieux, de profondes galeries d’érudition, mais il n’invente rien. L’imagination lui manque, et le goût et le sens critique. Dans mes jours gris, j’ai eu le malheur d’en connaître quelques-uns : pas une lueur dans leur physionomie, pas une inflexion reposante dans leur timbre de voix.


Les grands prosateurs sont presque aussi rares que les grands poètes.