Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/134

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rares, ces maîtres observateurs consacrant leur vie tout entière, et la risquant à chaque heure pour étudier de visu, dans leurs plus intimes manifestations, les libres sujets qu’ils tiennent à connaître ; affrontant comme les sauvages, dans un canot d’écorce, le courant des grands fleuves, grimpant comme des chèvres à des rocs inaccessibles, rampant comme des couleuvres sous d’inextricables broussailles, s’aventurant de plain-pied sur le fond mouvant des marécages, sans souci des fondrières, des reptiles ou des fièvres ; et tout cet obscur héroïsme pour enrichir de quelques observations inédites le grand écrin de la science ; ce dont peut-être jamais ne les remerciera le vulgaire troupeau des hommes. Mais peu importe à qui travaille avec amour !

En attendant, bornons-nous à fournir quelques indications brèves à nos lecteurs en prenant pour exemple les diverses manières de procéder de nos oiseaux d’Europe, très souvent moins splendides de plumage que leurs frères des pays chauds, mais si industrieux sous notre ciel gris du Nord pour abriter des grands vents et des pluies leur couvée et leurs joies de famille.

Les nids diffèrent non-seulement d’après la manière de vivre et les habitudes de l’oiseau, mais encore d’après les ciels, les eaux, les terrains,