Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/162

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répliqua Guérineau. Les nombreux prétendants se sont trop pressés. Ils ont vite montré la grosse corde de leur vulgaire ambition. Elle a très bien compris qu’on flairait sa dot de plusieurs points de l’arrondissement et même du département. Elle s’est méfiée, se tient sur ses gardes et a bien raison.

— Assurément, dit Georges. Certes, ce n’est pas moi qui la blâmerai.

— Voyons, fit sentencieusement l’avocat, sans vouloir entrer dans trop de détails, récapitulons un peu, dans le nombre des soupirants ou des aspirants, comme tu voudras les nommer, pour nous rendre compte de la situation.

D’abord trois ingénieurs, dont un hydrographe ; l’autre, des constructions navales ; le troisième, des ponts et chaussées, précisément un de ceux qui ont le plus travaillé à ce fameux épi d’enrochement établi à la pointe de Grave, contre l’assaut des marées. Celui-là du moins a pu se convaincre qu’il est plus facile d’endiguer l’Océan qu’une volonté de petite demoiselle.

— Pas de plaisanteries ! fit gravement Georges Paulet.

— Je continue donc sans commentaires. Plus tard un jeune papillon de substitut, orné de lunettes bleues (sans doute pour tamiser le feu