Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/294

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repose quelqu’un de grand dont la France se glorifie. »

— Je suis absolument de cet avis, répondit Mlle d’Évran, d’une voix musicale un peu grasseyante d’un charme incomparable d’imperfection dans son timbre perlé.

Le comte s’inclina tout fier de cette approbation.

En habile maîtresse de maison, et en femme de tact, Mme Gerbier n’aborda qu’un peu tard le chapitre de la fameuse propriété dont son mari avait passé l’acte de vente. Ce ne fut guère qu’au dessert qu’elle parla pour la première fois à M. Grandperrin de son acquisition, et de tous les points de la table ce fut un vrai concert d’éloges.

— Monsieur, insinua adroitement à M. Grandperrin maître Gerbier, la bouche encore sucrée par une grosse poire de beurré d’Aremberg, monsieur, sans être trop indiscret, puis-je vous demander si votre intention est de faire des constructions nouvelles dans le pays, et si vous devez conserver intacte la région des ruines ?

— Ma foi, je n’en sais trop rien encore. La question vous intéresse, paraît-il ?

— Oui, peut-être, mais indirectement. A propos de ces ruines, je sais quelqu’un tout disposé à racheter, si faire se pouvait, les ruines seules et un coin du vieux parc y attenant.