Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/305

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VI

Une chaise de poste à quatre chevaux, lancée à fond de train, et menant grand bruit de roues, hennissements, grelots, fouets et jurons, s’arrêtait court en face de la grille, avec deux postillons en selle, tout flambants neufs du costume traditionnel : longues bottes cirées, culotte jaune, veste courte et chapeaux enrubannés. La portière s’ouvrit à un assez gros garçon d’une trentaine d’années, aux joues fleuries, en paletot de velours marron, et dont le ventre, déjà en saillie, s’arrondissait dans un pantalon clair.

Le nouveau personnage avait trouvé sans doute original de se faire conduire à grand’guides pour éblouir les populations, rangées effectivement aux deux bords de la route avec des yeux écarquillés.

— Tiens ! Alexandre, s’écria M. Grandperrin ce farceur d’Alexandre ! Il n’en fait jamais d’autres, on le croit à Plombières, et il vous