Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/82

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joie d’obéir à vos moindres volontés, je désire que, pour une fois, les miennes soient exécutées. J’ai prié Mlle Marthe de vous les exprimer. »


La seconde lettre était ainsi conçue :


« GEORGES,

« La vie est semée de singuliers inattendus. Nos deux rôles sont changés. Aujourd’hui, c’est moi qui voyage, et pour revenir, Dieu sait quand ? J’ai toujours eu l’envie de connaître la flore de l’Himalaya. »

En post-scriptum, il avait ajouté : « Reste. Ton départ l’aurait tuée. »


Dans la troisième lettre, destinée à son notaire, le comte, voulant que Marie qui, après tout, était de sa famille, figurât au contrat avec un apport convenable, lui donnait le château du Haut-Mesnil, où elle se trouvait, et toutes ses dépendances.

Il descendit les grands escaliers bien avant l’aube, sur la pointe du pied, à pas furtifs, pour n’éveiller personne. Dans la cour, un gros chien de chasse lui mit en silence ses deux pattes sur la poitrine comme s’il comprenait. Le comte embrassa sa fine tête de bonne race, et s’esquiva