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Page:Lemoyne - Œuvres, Une idylle normande, 1886.djvu/93

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une bise froide qui roula tant de feuilles sèches, dit moins de choses que la lèvre pincée d’Erasme.


Le chemin de ceinture a creusé un long tunnel sous la colline du Père-Lachaise. J’ignore jusqu’à quel point la taupe industrielle a le droit d’établir ses galeries souterraines sous la ville des morts. Une voie de fer, installée sous mes vertèbres, me semble une violation de sépulture. Il y a solution de continuité entre mes os et le centre du globe. Le propriétaire du dessus n’a-t-il pas droit au dessous ? Au nom de ma concession à perpétuité, je réclame. J’ai ma pudeur funèbre et me crois mal enterré.


Comme l’algèbre, le merveilleux a sa logique ; c’est un petit monde à part, un paradis terrestre hanté par de rares adeptes qui se grisent d’azur et de rosée. Une fausse note dans cette assemblée d’élite est d’une discordance aussi terrible que le cri rauque d’une perruche à travers une belle phrase de Mozart.