Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/102

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Dans mon cœur les rochers sont peints
Tout verdis de criste marine,
Et je m’imprègne de résine
Sous le vent musical des pins.

L’œillet sauvage, fleur du sable,
Exhale son parfum poivré,
Et je me sens comme enivré
D’une ivresse indéfinissable.

De longs groupes de saules verts,
A l’éveil des brises salées,
Mêlent aux dunes éboulées
Leurs feuillages, blancs à l’envers.

Je revois comme dans un rêve,
Au fond d’un lointain souvenir,
Une langue de mer bleuir
Entre deux rocs, sur une grève.