Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/118

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Le son d’or des cloches normandes
Jusqu’à nous s’égrenait dans l’air ;
Nous arrivions par un temps clair,
Marchant à voiles toutes grandes.

De loin nous fûmes reconnus
Par un vol de mouettes blanches,
Oiseaux de Granville et d’Avranches,
Pour nous revoir exprès venus.

Ils nous disaient : « L’Orne et la Vire
Savent déjà votre retour,
Et c’est avant la fin du jour
Que doit mouiller votre navire.

« Vous n’avez pas compté les pleurs
Des vieux pères qui vous attendent.
Les hirondelles vous demandent,
Et tous vos pommiers sont en fleurs.

« Nous connaissons de belles filles,
Aux coiffes en moulin à vent,
Qui de vous ont parlé souvent,
Au feu du soir dans vos familles.