Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/142

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Du vieux perron de pierre il monte l’escalier.
      Les fleurs d’un chèvrefeuille antique
Versent, comme autrefois, leur baume hospitalier
      Au seuil de la maison rustique.

Il hésite, il a peur, quand son pied touche au seuil.
C’est un pressentiment funèbre qui l’arrête :
Qui va-t-il retrouver ? les siens portant son deuil,
Ou des êtres nouveaux dont le cœur est en fête ?

On l’aperçoit d’abord : — « Quel est cet étranger
      Qui chez les autres se hasarde
Sans éveiller la cloche, et semble interroger
      Si gravement ceux qu’il regarde ? »

Servantes et valets ne le connaissent pas,
Mais la maîtresse, assise et près du feu courbée,
Se lève toute droite et lui tend ses deux bras.
En étouffant un cri de mère elle est tombée.