Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/278

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Villages de marins et de pêcheurs normands.
Les enfants sont couchés dans le charme des rêves :
Ce long bruit cadencé du flot qui bat ses grèves
Semble un chant de berceuse aux chers petits dormants

Un vent tout parfumé m’apporte des prairies,
Où les reines des prés restent longtemps fleuries,
Quelque chose à la fois de suave et d’amer ;
Tandis qu’un grand troupeau, débouchant des vallées,
Mêle une odeur d’étable aux effluves salées
Qui montent, jour et nuit, des embruns de la mer.

J’aime à vous retrouver, grèves de Normandie,
Où travaille une race âpre au gain, mais hardie.
Fille des conquérants qui vinrent les premiers,
Sous les pommiers en fleurs que le roi Charlemagne
Avait plantés pour eux en revenant d’Espagne,
Se faire un paradis au pays des pommiers.