Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/32

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Obstinés à vous suivre, oublieux de la terre,
Nous avons aperçu le dernier goëland
Inquiet du rivage, à grande aile volant,
Qui cherchait son chemin dans le ciel solitaire.

Quel est donc le secret de vos enchantements,
Ô filles de la mer, ardemment désirées ?
Nous vous avons tendu nos mains désespérées :
Vous échappez toujours à nos embrassements !

Notre vigueur s’épuise, et les vagues sont fortes
Quand la nuit descendra sur les flots assombris,
Nous irons au hasard, comme de vains débris,
Roulés dans les courants avec les algues mortes.

Sous le charme fatal de vos regards moqueurs,
Avant qu’un froid écueil brise nos folles têtes,
Daignerez-vous au moins nous dire qui vous êtes,
Les mourants voudraient voir la place de vos cœurs ?