Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Un adieu qui s’éloigne, un long sanglot qui passe…
Il écoute… Quelqu’un heurte la porte basse,
Comme un ami perdu qui frappe en le hélant.

L’étrange illusion du veilleur est si forte
Qu’il bondit pour descendre à sa petite porte,
Dans le débordement des eaux, prêt à l’ouvrir.
Il touche au verrou froid ; — il s’apaise, il remonte,
Songeant qu’à l’horizon plus d’un navire compte
Sur la clarté d’en haut qui ne doit pas mourir.

Elle étouffe son cœur, la pauvre sentinelle,
Dans cette longue nuit qui lui semble éternelle !
Une bande grisâtre annonce enfin le jour.
Le ciel blanchit au large. — On voit clair. — La marée,
Comme un mince fil bleu, s’est au loin retirée ;
Et l’homme, respirant, s’échappe de sa tour.


III


J’aime à penser à vous, lampes si bien gardées,
Comme au symbole pur des plus saintes idées