Page:Lemoyne - Poésies - 1873.djvu/65

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LE BERGER.

                                   Va jusqu’à la dernière.
Dis-moi si les volets ne sont pas entr’ouverts ?


L’ÉTOILE.

Aux fenêtres d’en haut passe un fil de lumière.


LE BERGER.

Et ton regard discret que voit-il à travers ?


L’ÉTOILE.

Une fille aux bras nus, songeuse, ouvre l’oreille
(Les cheveux dénoués, oubliant son miroir)
Au couplet printanier du rossignol qui veille,
Lui chantant le secret de son cœur sans la voir.

Avril épanouit tout son luxe autour d’elle,
Mariant, pour lui plaire, et couleur et parfum,
Fleurs des bois, fleurs des prés, fleurs des eaux… Mais la belle
Pour qui sont les bouquets n’en regarde pas un.