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la triomphatrice

Flahaut.

Pour moi, Claude Bersier est très femme, elle ne m’est jamais apparue sous cet angle viril.

Sorrèze.

Défiez-vous, mon cher, la beauté n’est pas toujours femme.

(Claude a l’air douloureux et regarde au loin.)

Flahaut.

Jérôme Tiersot est à tel point l’œuvre d’une femme. Pensez à l’enveloppante chaleur du sentiment…

Sorrèze.

Ici, nous divergeons, je ne tiendrai jamais Claude pour une amoureuse. Une amoureuse, non… en littérature s’entend.

Flahaut, après un silence, la voix mal assurée.

Vous ne protestez pas, madame ?

Claude, du bout des lèvres.

Non…

Sorrèze, réparant.

Claude est plus intelligente que nous. Elle est la première à savoir ce qu’elle a voulu mettre dans ses livres.

Flahaut, allant prendre une main que Claude pour la baiser.

Je vous ai bien mal lue, madame. Jamais un livre de femme ne m’a troublé comme les vôtres.

(Il sort, Claude n’a pas bougé.)