Page:Lenéru - La Triomphatrice.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
122
la triomphatrice

Claude, lente, monotone.

Vous n’étiez pas entre nous, vous ne savez pas… Il n’y a pas de la faute de Sorrèze.

Flahaut.

Voyons, renversez un peu les rôles, auriez-vous cessé de l’aimer si l’être supérieur avait été lui ?

Claude.

Ce n’est pas la même, chose… (Lentement.) Mais si j’avais été un homme, Flahaut… j’ai beaucoup réfléchi… si j’avais été un homme, eh ! bien, j’aurais souffert comme Sorrèze, et peut-être moins patiemment que lui.

Flahaut.

En attendant, il va falloir réagir et ne pas accumuler les mauvaises actions… Ne pas vous conduire comme envers Mlle  Haller… Je vous la ramènerai dans huit jours et vous me ferez le plaisir. (Claude le regarde curieusement, il s’arrête.) Dans huit jours… (Claude rit un peu, comme elle hausserait les épaules. Flahaut l’observe de très près.) Claude… vous allez me promettre…

Claude, comme si elle répondait à ses pensées.

Les femmes ne se tuent pas.

Flahaut, la regardant dans les yeux.

Bien vrai ?

Claude, simplement, même jeu.

Elles se laissent mourir.


RIDEAU.