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SAINT-JUST ET ROBESPIERRE

un ami, cette loi révolta Saint-Just, et qui dira s’il partit uniquement par devoir, laissant, abandonnant Robespierre à une heure déjà si difficile ? Lebas, lui, ne repart pas. Ne prévoyait-il pas dès lors la possibilité de séparer un jour sa cause de celle de Robespierre ? Prieur l’a bien pensé quand il a dit que Saint-Just ne pouvait se taire sa supériorité et qu’il avait probablement des vues personnelles. Tous ces témoignages de collègues déjà rapportés quand nous cherchions à montrer combien ils l’ont plus estimé que Robespierre, serviraient à nouveau pour rendre compte de son détachement, car la supériorité d’un homme est encore la plus grande épreuve à ses loyalismes. « Il est observateur et taciturne, il y a en lui du Charles IX », disait Robespierre qui, sans doute, se sentait jugé.

Un fait caractéristique est l’abstention de Saint-Just en ce qui concerne les Jacobins. Tout-à-fait aux débuts — fin 92 — on le trouve président de la Société, mais il n’y parla jamais — à peine quelques motions — et la jugea plus tard très sévèrement alors que la condamner était douter de Robespierre. Un compatriote qui le suit en mission laisse un aveu qui nous renseigne encore sur leur indépendance, et même leurs divergences