Saint-Just a beaucoup parlé des « institutions » de la « République » et des « mœurs ».
On ne s’en doute pas, on croit avoir tout fait quand on a une machine à gouvernement. J’entends dire à beaucoup de gens qu’ils ont fait la Révolution. Ils se trompent, elle est l’ouvrage du peuple. Mais savez-vous ce qu’il faut faire aujourd’hui et ce qui n’appartient qu’au législateur ? C’est la République[1].
Pour Saint-Just les institutions et les mœurs sont même œuvre, même révolution, la seule importante et la seule durable : la révolution civile. Il ne cessera d’exiger, de définir sa révolution spirituelle. « La Terreur peut nous débarrasser de la monarchie et de l’aristocratie, mais qui nous débarrassera de la corruption ? Des institutions[2]. »
Au fond que pouvaient-elles être ces institutions de Saint-Just, qu’entend-il par « mettre la Révolution dans l’état civil ? » Que veut-il donc que Robespierre n’ait pas encore voulu ? serait-ce, par hasard, « un supplément de révolution sociale[3] » ? avons-nous vraiment, en 93, un socialiste de cette importance, qui serait alors le premier