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SAINT-JUST

« Tout ce qu’il dit, il le croit » ; au fond, il s’est peu soucié de ce qu’il eut à dire, la lecture de ses réquisitoires en témoigne bien, encore moins de ce qu’il eut à prouver. Les preuves et les pièces dont il s’appuie, généralement fausses il est vrai, sont présentées avec une grande légèreté, tout à fait en accessoires inutiles, et l’on aurait tort pour contrôler l’honnêteté du rapporteur, de rechercher quelle impression elles purent faire sur lui. Il est de toute évidence qu’il n’y prêta pas d’attention. Ses incriminations d’ordre moral sont les seules qu’il prépara longuement, qu’il approfondisse et qui prennent chez lui une réelle portée. Cette absence de faits et la longueur des imputations psychologiques font que Saint-Just semble moins rapporter au nom d’un comité que témoigner contre un parti au nom ses avertissements intérieurs.

Nous ne suivrons pas l’orateur dans ses interminables accusations, les procès faits par la Montagne à la Gironde et à Danton, n’étaient pas l’œuvre de Saint-Just et nous voulons seulement indiquer la manière, ce qui, en propre, est du rapporteur. Voici un échantillon :

En réfléchissant sur le passé, en comparant les hommes à eux-mêmes, en rapprochant les faits, en analysant vos