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LES ANTÉCÉDENTS

de suite chez le procureur, parce que la science du premier n’est qu’accessoire à celle du second. Me Dubois-Descharmes, procureur en cette ville, qui vient d’épouser ma sœur cadette au mois de janvier dernier, et à qui j’ai proposé de prendre St-Just comme pensionnaire, n’a pas balancé, et avec d’autant plus de plaisir que Saint-Just est mon ami, comme de ma sœur qui de son côté en est très charmée. Il sera le second clerc de quatre, car je puis dire sans partialité que mon beau-frère est un des plus occupés. Il trouvera dans le maître-clerc un jeune homme conforme à ses sentiments et avec la société honnête que je procurerai à Saint-Just et ses anciens amis, j’espère qu’il sera content de ma négociation.

Je crois devoir vous dire que la pension est de 500 francs. Je désire de tout mon cœur que mes petites démarches puissent vous être agréables. Heureux si je puis prouver mon amitié à Saint-Just et me mériter de votre part votre estime !

C’est tout le prix que j’attends de tous les petits services que vous me croirez capable de vous rendre.

J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur.

Rigaux l’aîné.

Je vous prie de faire agréer les mêmes assurances de mon respect à Mlle de Saint-Just, mon papa et mes sœurs en font autant que moi.

Cette lettre annonçait la fin de la captivité, et une autre y était jointe donnant les indications pour le retour.

Il ne faut donc plus penser, cher frère, qu’à faire des progrès dans l’état que vous allez embrasser pour achever de consoler maman. Elle en a grand besoin, car non seulement la fièvre,