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LES AFFRANCHIS

table à épargner en eux ? Ce qui souffre en Marthe : un amour-propre de rivale en face d’une autre femme, une habitude peut-être, et l’instinct de la propriété. Au fond, je n’étais pas le mari qu’il lui fallait. Je l’étonne et je la choque. Nous n’avons réussi à vivre qu’à force de nous taire, de ne nous demander que « le cœur », cet organe suppléant de tout ce qui nous manque, cette mauvaise défaite qui, quoi qu’on dise, ne suffit pas toujours, ce pardon et cette pitié que nous nous accordons à la place des ferveurs et des ententes que nous n’osons plus espérer.

Hélène, tristement.

Elle vous a donné treize ans de bonheur.

Philippe.

Bonheur de pauvre, dont je rougis… fait de contentement et de joies faciles, bonheur