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ACTE 2, SCÈNE 1

Pourtant, je n’ai pas eu d’amant et j’en arrive à me demander si mon mariage a comporté l’amour.

Philippe.

Marthe, ah ! çà, voyons…

Marthe.

Que puis je te dire ? Jusqu’à ces derniers mois j’ai connu une telle paix… assurée d’avoir mené la vie d’une femme heureuse, je me préparais à vieillir, à mourir doucement. C’était une chose étrange, un peu ridicule, dont je m’enorgueillissais : on ne connaissait pas un écart dans la vie de Philippe Alquier. On disait : c’est un chaste, l’intelligence lui suffit. Et, que ce fût elle ou moi qui t’ayions gardé…