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COLLES.

IIIe SECTION

Colles.

Nous ne saurions terminer ce chapitre sans parler des colles, dont le choix et l’emploi judicieux font la qualité de la reliure, quels qu’en soient le genre et le prix. Le caractère principal d’une bonne reliure consiste dans la plus grande souplesse des articulations ; il faut, pour l’obtenir, que la colle que l’on emploie réunisse ces deux qualités essentielles s’attacher d’une façon définitive aux parties avec lesquelles on la met en contact, et conserver après l’emploi une élasticité parfaite. Une colle qui durcit ou qui devient cassante ne peut nullement convenir à la reliure. On doit aussi se méfier des colles vendues à bas prix, qui sont ordinairement mélangées et qui peuvent renfermer des matières contraires au service qu’elles sont appelées à rendre[1]

Colle forte. — La colle forte est celle dont on se sert habituellement pour la reliure ; nous parlerons donc très succinctement de ses propriétés qu’il est utile à tout relieur de connaître, afin qu’il puisse l’employer avec intelligence et discernement.

On fabrique la colle forte avec des rognures de peaux, les cartilages, les os et les débris d’animaux. On obtient, en les faisant bouillir dans de l’eau, une matière translucide qui, en se refroidissant, se prend en gelée de consistance variable, suivant qu’on a em-

  1. Voir pour plus de détails le Manuel du Fabricant de Colles, 1 vol. in-18, 3 fr., publié dans la Collection des Manuels-Roret.