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BRUNISSAGE DE LA TRANCHE.

de son côté, et les élève de ce même côté plus que de l’autre, de manière que les volumes sont dans un sens incliné, puis il serre fortement la presse. Saisissant un brunissoir d’agate ou de caillou très-dur, en forme de dent de loup, et d’une grosseur proportionnée à la tranche, il frotte fortement celle-ci. En exécutant son travail, il tient l’instrument à deux mains, l’extrémité libre appuyée sur son épaule, et il le fait agir partout, sur la gouttière de chaque volume, en évitant de faire des ondes et ayant soin de n’oublier aucune place.

Quand la gouttière est terminée d’une manière satisfaisante, on dépresse et on enlève le paquet de volumes ; on ôte les ais et l’on en prend d’autres qui sont, comme les premiers, plus épais d’un côté que de l’autre, mais dans le sens inverse, c’est-à-dire que, dans le sens de leur longueur, ils sont plus épais d’un bout que de l’autre ; ceux-ci servent pour brunir la tête et la queue, au moyen d’une dent plate.

Dans cette deuxième opération, on emploie un plus grand nombre d’ais que pour la gouttière ; on en met six, dont un à chaque extrémité, et les quatre autres divisés entre les volumes, à volonté. On les place en presse comme dans le premier cas, et, avec le même soin, on brunit la tête. Cela fait, on dépresse, on change les ais de place pour brunir la queue, et l’on emploie les mêmes précautions pour ne pas faire des ondes, et ne pas laisser des places qui n’aient pas été brunies.

Observations.

1o Pour la demi-reliure, on brunit les tranches avant d’avoir couvert les cartons en papier, parce que le papier n’a pas assez de consistance pour pouvoir