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CARTONNAGE EMBOITÉ.

le volume, quand il est sec, le parchemin des coins, pour que, sous le papier, il ne présente pas d’épaisseur saillante.

On pourrait couvrir le dos en peau et le reste en papier, mais, c’est le propre de ce cartonnage de n’employer que du papier, lequel est ordinairement de couleur. Ce papier peut recevoir, par les procédés de la dorure, de l’impression, de la marbrure et de la gaufrure, les enjolivements les plus variés. On le colle sur les cartons avec presque les mêmes soins que la peau.

Il y a une trentaine d’années, le cartonnage à la Bradel avait une vogue qui paraissait devoir durer très-longtemps. Il ne se fait plus guère aujourd’hui, où le cartonnage emboîté l’a remplacé.

§ 3. — cartonnage emboîté.

Le cartonnage emboîté, appelé aussi et le plus souvent emboîtage, n’a d’abord été employé que pour les almanachs qu’on offrait en étrennes, Ce sont les Anglais qui ont imaginé de l’appliquer aux livres de consommation générale. Chez eux, il a à peu près la même destination qu’avait autrefois chez nous le cartonnage à la Bradel : c’est une reliure provisoire qui tient lieu, dans la librairie de nos voisins, de la brochure, à laquelle ils ont rarement recours. En Angleterre, très-peu de livres sont brochés ; la plupart ne sont mis en vente qu’après avoir été emboîtés.

Pour emboîter un volume, on en coud les feuilles sur un certain nombre de ficelles, en plaçant une garde en papier au commencement du premier cahier et une autre garde semblable à la fin du dernier. La couture terminée, on applique les bouts des ficelles sur les gardes.