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MARBRURE SUR TRANCHE.

irrégulières du marbre par des moyens tout à fait différents de ceux qu’emploient les fabricants de papiers peints. C’est un art particulier qu’une très-longue pratique peut seule permettre d’exercer d’une manière satisfaisante, qui ne saurait rien produire de convenable quand on n’exerce qu’accidentellement, de loin en loin, et qui, dans les villes où la reliure a lieu sur une très-grande échelle, se trouve monopolisé entre les mains d’un fort petit nombre d’ouvriers d’élite. Nous allons en décrire les procédés généraux, mais en faisant remarquer qu’ici, comme en tant d’autres choses, le tour de main est presque tout.

§ 1. — outillage.

Les outils ou instruments dont le marbreur a besoin ne sont pas en grand nombre. Ce sont :

1o  Un baquet en chêne de 83 centimètres de long sur 30 à 55 centimètres de large pour qu’un volume in-folio puisse y être à l’aise, et de 5 à 8 centimètres de profondeur ; il doit être absolument imperméable à l’eau, et muni d’un couvercle à rebords pour que la poussière ne puisse y pénétrer quand on ne travaille point ;

2o  Un petit bâton rond, pour remuer les matières ;

3o  Plusieurs vases de terre, pour renfermer les couleurs et les diverses préparations ;

4o  Un petit fourneau ;

5o  Un porphyre et sa molette pour broyer les couleurs ;

6o  Un seau avec son couvercle, pour préparer l’eau gommée que nécessite la marbrure ;

7o  Un tamis de crin serré, pour passer l’eau gommée et en séparer les résidus ;