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MARBRURE SUR TRANCHE.

térébenthine qu’on remue bien ; puis on agite en volute, lorsque cela est nécessaire.

Le bleu no 2 fait étendre toutes les autres couleurs, et donne un bleu clair pointillé qui produit un si joli effet. C’est à la seule essence de térébenthine qu’est due cette propriété. On peut incorporer cette essence dans toutes les couleurs qu’on voudra jeter les dernières ; elle serait sans effet, si on l’incorporait dans les précédentes.

Si l’on veut faire la marbrure qu’on appelle peigne rien n’est plus simple, du moins théoriquement. Au lieu de remuer les couleurs avec le bâton rond ; il faut se servir des instruments qu’on nomme peignes, en les choisissant et les manœuvrant de la manière la plus convenable pour produire l’effet voulu. On conçoit qu’il est possible de varier les marbrures à l’infini. Cela dépend du goût et de l’habileté du marbreur, du nombre et de l’intensité des couleurs qu’il emploie, et de l’ordre suivant lequel iI les dispose.

§ 9. — marbrure des tranches.

Quand tout est disposé comme il vient d’être dit, on passe à la marbrure proprement dite. Commençons par celle des tranches.

Le marbreur travaille à la fois un certain nombre de volumes, une douzaine par exemple, et il marbre d’abord les gouttières.

Prenant donc chaque volume, il le pose sur une table par le dos, laisse tomber les cartons, appuie sur les mors pour aplatir la gouttière, puis place le volume entre des ais, les cartons en l’air. Il n’a plus alors qu’à le saisir avec les deux mains, ou même avec une seule, à le bien serrer et à le plonger dans