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DORURE ET GAUFRURE.

grand soin d’en former des tas différents selon leurs usages, afin de les retrouver tout de suite sous la main, lorsqu’on en a besoin tels que les palettes ordinaires, les palettes à queue, les fleurons, les petits fers qui servent à en composer de gros, etc.

Pendant que l’ouvrier disposé sur la table les divers outils qui lui sont nécessaires, on allume un feu de charbon dans le fourneau, afin qu’il puisse commencer à travailler aussitôt que les fers sont chauds.

Le petit billot (figure 84) est placé devant lui. Comme la coiffe du volume serait dans le cas de se détériorer, si l’on ne commençait pas par elle, l’ouvrier prend le volume de la main gauche, le pose en travers, par la queue, sur le billot, la coiffe en dehors, afin qu’elle ne touche à rien, et prenant de la main droite la palette de la coiffe, il l’applique dessus lorsqu’il s’est assuré qu’elle est au degré de chaleur convenable.

Pour connaître si les fers sont suffisamment chauds, il les trempe à plat par le bout, dans le petit vase qui contient l’eau (fig. 83) ; au degré du bouillonnement que fait l’eau, il juge si le fer a le degré de chaleur convenable. Quelques ouvriers font cet essai en touchant le fer avec le bout du doigt mouillé, ce qui est préférable, parce qu’ils ne mettent de l’eau que sur le côté du fer, et ne touchent pas à la gravure. Par là, ils sont assurés qu’il n’entre pas d’humidité dans le dessin, ce qui est d’une grande importance ; car si, après avoir trempé le fer dans l’eau, on n’attendait pas, pour s’en servir, assez de temps pour que cette eau soit évaporée, l’or deviendrait gris, il perdrait son brillant, l’eau ferait tache, ou bien l’or pourrait être enlevé par le fer chaud. On fait la même opération sur tous les fers ; on peut aussi les