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RENSEIGNEMENTS DIVERS.

mais il faut que ces derniers soient en feuilles, sans cela on aurait beaucoup de peine à les dégraisser parfaitement, et l’opération ne se ferait jamais avec propreté.

Il nous suffit de dire que la dissolution de potasse ou de soude doit marquer un degré et demi à l’aréomètre de Baumé. Le procédé de M. Imison doit être préféré lorsque les taches ne sont pas considérables, et qu’on peut les enlever sans découdre le volume.

Le relieur est quelquefois sujet, en faisant ses marbres, de tacher les feuilles avec les couleurs nommées écailles, que beaucoup d’entre eux croient qu’il est impossible de faire disparaître. L’eau de javelle les enlève entièrement, de même que le chlorure de chaux. Il suffit de plonger la feuille dans un de ces deux liquides, jusqu’à disparition de la tache, ce qui n’existe que peu de temps ; ensuite de la plonger dans l’eau ordinaire, pendant un temps double à peu près qu’elle n’est restée immergée dans le liquide.

Il arrive quelquefois qu’on laisse tomber de l’encre sur un feuillet d’un volume relié, et qu’on craint de ne pas l’enlever proprement par les moyens que nous avons indiqués, parce que la tache est près de la couture. Voici le procédé que nous avons vu employer avec succès par M. Berthe : cet artiste mouille un gros fil plus long que le volume ; il le passe sous le feuillet près de la couture, et le promène dans sa longueur. Le papier d’impression, qui est ordinairement sans colle, est bientôt humecté dans cette place, en sorte qu’il cède au moindre effort. Alors on détache le feuillet, on le nettoie, on passe un peu de colle sur son épaisseur, on le remet en place adroitement et la réparation ne paraît pas du tout.