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BROCHAGE.

On appelle garde un feuillet de papier un peu plus large que le format d’un livre, et que l’on replie dans toute sa longueur d’une quantité moindre que la largeur de la marge intérieure, afin qu’elle ne couvre pas l’impression. Ce feuillet est indispensable pour faire adhérer solidement au volume la feuille de papier de couleur qui doit servir de couverture, comme on le verra plus loin. On place un feuillet semblable sur la dernière feuille, pour la même raison.

Pour faire la couture, la brocheuse se sert d’une grande aiguille courbe, qu’elle charge d’une longue aiguillée de fil. Après avoir percé la feuille de dehors en dedans, au tiers environ de sa longueur, elle tire le fil en en laissant déborder environ 5 centimètres. Aussitôt après, elle fait un second point au-dessous, à une distance de 3 à 5 centimètres du premier, selon la grandeur du format, mais de dedans en dehors, et tire le fil en dehors, sans déranger le bout qui passe. Alors elle pose la seconde feuille sur la première, en la retournant sens dessus dessous comme elle a fait pour celle-ci, en ayant soin qu’elles concordent bien toutes les deux par la tête. Les deux feuilles étant ainsi disposées, l’ouvrière pique son aiguille, d’abord de dehors en dedans, dans la seconde, vis-à-vis du trou inférieur de la première, puis, de dedans en dehors, vis-à-vis du trou qu’elle vient de faire. Enfin, elle tend le fil et le noue solidement avec le bout qu’elle a laissé déborder en commençant.

Les deux premières feuilles étant ainsi bien liées, la brocheuse pose la troisième sur la seconde, de la même manière que ci-dessus, et les faisant toujours bien concorder par la tête. Elle fait ses deux points comme pour la première feuille, et vis-à-vis des trous