sainte tante étaient purement imaginaires. Les serviteurs, bien entendu, ne furent pas renvoyés.
Julie ne décolérait pas ; son ascendant sur Normont s’augmentait chaque jour ; elle s’érigeait en despotique maîtresse de maison ; madame de Mellertz, si jalouse pourtant de son autorité, fermait les yeux sur les empiètements de cette fille cynique qu’elle endoctrinait en vue de quelque louche besogne. Forte de cet appui, assurée de son pouvoir, Julie refusait de servir madame de Normont et interdisait à Véronique de la suppléer ; ainsi durant les neuf mois de l’attente, en cette période critique où la plus humble des femmes inspire l’intérêt et la déférence, la comtesse de Normont, épouse d’un gentilhomme riche de 100.000 francs de rentes, vivait, sous le toit conjugal, plus isolée, plus outragée que jamais. Témoin forcé des assiduités de son mari auprès de Julie, elle passa ce temps d’épreuve dans les larmes et les angoisses. Enfin Leverd lui procura une femme de chambre, nommée