avec des amis pour aller prendre le frais sur les boulevards. On était au début du mois d’août. Leverd les rencontra descendant l’escalier ; il s’adressa à sa sœur : — « Rentrez, dit-il, j’ai à vous parler. » Elle continuait son chemin, mais Babet lui cria du haut des marches : — « Restez, ma tante, on a besoin de vous ici. » Cela présageait un orage ; madame de Mellertz et Normont remontent, et, tout aussitôt, Leverd apostrophe son gendre et lui reproche ses débordements. Aux balbutiements du coupable, le père de Babet riposte en exhibant l’acte de naissance de l’enfant de Julie. Normont se jette sur lui, le prend à la gorge, le secoue. Une lutte s’engage ; cris, invectives, menaces, horions échangés. La tante, tremblante et pâle, est prête à s’évanouir ; Babet se jette entre son père et son mari, essayant de les séparer. Les coups pleuvent dru ; tout l’immeuble est en rumeur ; les voisins sont aux fenêtres ; les locataires de la maison, inquiets du vacarme, guettent sur l’escalier. Julie accourt ; elle se lance sur Leverd
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