Aller au contenu

Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le prie de faire surveiller par la gendarmerie la maison qu’habite sa chère épouse. Que craint-il donc pour elle, puisqu’elle va vivre avec ses parents ? Ne doit-on point voir, dans cette ostentation de prévoyance, l’une de ces maladresses coutumières aux criminels trop prudents ?

Du reste, il soutient bien son rôle de mari empressé et généreux ; il commande chez un spécialiste en renom une bague faite de ses cheveux et figurant un chien, symbole de la fidélité ; ce précieux bijou est destiné à Babet. Normont part enfin, après mille recommandations amicales, la promesse formelle de ne pas rester dans ses terres plus de six semaines et des protestations réitérées sur l’irrévocabilité de sa résolution d’habiter désormais loin de madame de Mellertz et de ses domestiques.

Les premières lettres qu’on reçut de lui étaient du ton le plus tendre. Babet n’en revenait pas ; pauvre Cendrillon accoutumée aux dédains et aux affronts, elle osait à peine croire à un revirement si subit. Leverd,