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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/173

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de rente viagère pouvaient être servis bien longtemps à une femme qui ne comptait pas vingt-neuf ans. En outre, madame de Mellertz ne se voyait pas sans dépit dépossédée de la maison de Choisy où elle avait coutume de passer la belle saison. Il fallait donc, ou renoncer au divorce, ou recommencer à marchander. On offrit à Babet, en échange de sa rente viagère, la nue-propriété d’un immeuble de la rue du Petit-Carreau dont l’usufruit appartenait à sa tante. Babet refusa et déclara se renfermer dans les conventions arrêtées.

Le 23 mars, appelée à Paris par son notaire, elle passait sur le boulevard de la Grange-Batelière, quand elle aperçut son mari. Il était accompagné d’un ami et avait une dame à son bras. Babet ne put résister à courir vers lui, l’arrêta par son habit et l’aborda avec vivacité. — « Madame, fit la dame, je suis avec monsieur de Normont. — Madame, riposta Babet, c’est mon mari. » La dame s’écarta aussitôt et Babet, très émue, profita de sa discrétion pour supplier