Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dervel l’avait remplacée et possédait tous les droits à partager le nom de l’homme auquel elle s’était constamment sacrifiée « et dont elle embellissait la vie par les plus tendres soins et par une affection pure de tout méprisable mobile ». Elle déclara obstinément qu’elle voulait être sans ambition et ne jugeait point, du reste, que Normont dût infliger le joug d’une belle-mère à ses fils. Charles, l’aîné, grandissait sous sa surveillance ; elle s’était particulièrement consacrée à cet enfant très sensitif et impressionnable ; elle se flattait de faire de lui un bon gentilhomme.

Pour le coup, le comte de Normont, peu accoutumé à tant d’abnégation et de délicatesse, ne put se tenir de rapporter à ses familiers le discours de madame Dervel. Le bruit se répandit de ce trait sublime et le respect qu’inspirait Françoise s’en augmenta grandement. Les personnes les mieux titrées du Hainaut, les plus formalistes même, recherchaient sa société et sollicitaient ses conseils ; nul ne s’étonnait de