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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/201

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le vis-à-vis la grande porte. Plus de doute ! On tenait l’assassin et tout s’expliquait : Julie avait bien recommandé à Bourrée de déposer, le coup fait, devant la porte de la maison Normont, la lettre adressée au Préfet de police ; mais il se défiait de sa mémoire et voilà pourquoi se trouvait bêtement consigné dans son agenda l’ordre de son impérieuse cousine. Cette ligne, griffonnée de sa main, — les plus fameux experts ne s’y trompèrent point, — allait mener Bourrée à l’échafaud.

Il fut arrêté, conduit devant les juges. Il ne faisait pas mine d’un bandit bien redoutable : simple d’esprit, quelque peu ahuri, il semblait ne rien comprendre à ce qui lui arrivait ; du reste, ses voisins, son patron, ses clients, tous ceux qui le connaissaient, se déclarèrent aussi stupéfaits que lui d’apprendre que ce brave homme, réputé pour sa douceur, avait commis un crime affreux ; les témoignages en sa faveur abondaient au point que le juge d’instruction, sûr de sa culpabilité, en arrivait à se demander si ce