Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/204

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cœur. Elle précisa : — « la façon dont Bonneuil ploie son bras pour le porter vers ma bouche me représente, dit-elle, de la manière la plus vraie l’arrondissement du bras et la distance du bras au corps que j’avais remarqués dans l’individu qui m’a empoisonnée ; cette ressemblance est telle, j’ai été tellement reportée à l’événement, que j’ai cru y être. Voilà ce qui m’a fait me trouver mal. »

C’était décisif. Bonneuil était l’assassin ; son compère Bourrée l’avait poussé au crime à l’instigation de Julie, qui elle-même agissait soudoyée par madame de Mellertz et par Normont. Cette suite de déductions s’imposait à l’esprit logique du juge d’instruction Dufour. Il lança des mandats d’amener contre toute la bande. Julie était arrêtée le 10 août ; le 12, madame de Mellertz allait la rejoindre à la prison des Madelonnettes ; Véronique, complice obligée, les y suivit deux jours après, et, un mois plus tard, le comte de Normont se voyait emprisonné à son tour, non point, il est vrai, sous prévention d’assassinat, mais « inculpé