Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

que tout ce qu’elle avait pu rêver. Sous son impulsion l’affaire se transformait : on avait moins l’air d’instruire le procès de Julie Jacquemin que celui de madame de Mellertz et du comte de Normont. De fait, l’obscure accusée n’intéressait personne. Maître Pesse plaida pour elle, sans talent, sans chaleur ; mais Bellart prit la parole et la garda durant trois heures, établissant l’invraisemblance de l’attentat et désignant comme la seule coupable Babet de Normont, l’accusatrice. De Sèze enleva l’acquittement de Bourrée rien qu’en démontrant qu’un nommé Gillet avait habité vis-à-vis la grande poste et cet acquittement eût dû, logiquement, entraîner celui de Julie, puisque, si Bourrée n’était pas coupable, on ne pouvait plus reprocher à la servante que l’envoi de lettres restées sans effet. Est-ce afin que les princes de Prusse présents à la dernière audience ne se fussent pas dérangés pour rien, et voulût-on, par gracieuseté, leur donner le spectacle d’une condamnation à mort ? On répugne à l’imaginer ;