de son pupille, elle déclara ne consentir à rien de plus qu’à une donation viagère d’usufruit, fixée à la moitié du revenu de Charles en cas qu’il décédât avant sa femme. En outre, puisqu’elle imposait silence à ses préventions contre un mariage si disproportionné, elle réclamait, en compensation, pour elle-même, un supplément de rente viagère de 4.000 francs ; non point par égoïsme, certes ! De si misérables calculs étaient bien loin de son esprit ; elle voulait seulement, poursuivant l’œuvre de toute sa vie, mettre à l’abri du gaspillage cette nouvelle part de la fortune des Normont ; ses chers enfants retrouveraient intact ce petit pécule après sa mort. Charles, dont cette charge réduisait de moitié les ressources, y consentit avec attendrissement ; Leverd maugréa, mais dut céder à cette exigence ; de ce jour il prit en haine cette sœur opiniâtre et rigide qui défendait contre les intérêts de sa propre nièce ceux d’une famille à laquelle elle ne tenait, observait-il avec aigreur, que par la vanité et le stupide
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