Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/52

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de son frère Leverd et de sa nièce Élisabeth.

Ce qu’il y a de particulièrement piquant dans la littérature judiciaire, c’est qu’elle déshabille, sans l’ombre de réserve, les personnages en cause et nous les montre sous les apparences les plus contradictoires, selon les besoins de la thèse à soutenir. On ne peut mettre en doute l’intégrité de ces avocats dont les noms sont, après un siècle écoulé, encore cités comme glorieux pour le Barreau de Paris : Bonnet, Bellart, Billecoq, Romain de Sèze, Delacroix-Frainville et autres : il demeure évident qu’ils n’ont parlé que d’après leur conviction intime, établie sur des documents mûrement étudiés et des enquêtes scrupuleuses ; l’étonnant est précisément qu’un même fait puisse donner naissance, chez des hommes insoupçonnables de partialité, à des convictions si contraires, au point que la vertu, exaltée par l’un, est qualifiée crime par l’autre, et que l’innocent persécuté devient, pour la partie adverse, un bourreau sans entrailles. Le