toute effrayée hors de son lit, et se réfugiait dans un coin de la chambre, criant qu’elle avait vu « des hommes noirs », venus pour la brutaliser. Il fallait chercher les hommes noirs, les chasser, sans quoi elle menaçait de s’évanouir ou d’être prise d’une attaque de nerfs. Normont essayait de raisonner sa femme : comme toujours il prit conseil de madame de Mellertz ; celle-ci lui certifia que c’était là encore un artifice de l’astucieuse Babet s’appliquant à contrefaire la folle pour le tourmenter. Pourtant, au dehors, elle divulgua cette nouvelle aberration de sa nièce, ouvrant ainsi la voie à une légende qui devait servir un jour. Plus tard, en effet, les hommes noirs reparaîtront et il sera indispensable que personne n’ajoute foi à leur réalité.
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À l’automne de cette année 1803, la famille de Normont rentrait à Paris : la vie recommença, plus misérable chaque jour pour l’infortunée Babet. Ce qu’elle avait