Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/90

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lui échapper, au profit d’une rivale jeune et belle, l’homme que se réservait sa passion sénile et sa prédilection vicieuse ? Mais non ; madame de Mellertz n’est point jalouse ; elle tolère à Normont Julie ; elle en a toléré bien d’autres ; elle encourage même ses désordres et semble prendre à tâche de les faciliter. Il y a, dans la lutte engagée entre madame de Normont et sa tante, un brouillard qui paraît impénétrable et que ne sont point parvenus à dissiper les plus habiles policiers ni les plus experts magistrats.

Mais, outre les trois protagonistes, la tante, la nièce et le mari, se trouve, parmi les seconds rôles du drame, un personnage qui, bien que plus effacé, pourrait mener toute l’action : c’est Leverd, le père de madame de Normont. Les uns le dépeignent comme étant le plus honnête homme du monde, le plus laborieux, le plus habile en affaires ; les autres le représentent astucieux, âpre au gain, comédien fieffé, emporté, menteur et sans scrupules. Abstraction faite de ces opinions, dont l’une ou l’autre, à