Page:Lenotre - Georges Cadoudal, 1929.djvu/132

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salants. Antoine ne cacha pas que son nom avait figuré sur la liste des émigrés, mais qu’il en était rayé. Le lendemain, toujours accompagnés par Mme de Tournemine, ils atteignirent Sarzeau qui est à six lieues de Vannes, et poussèrent à trois quarts de lieue plus loin, jusqu’à Kernavelo : c’était le château patrimonial de Mme de Tournemine, situé à gauche de la route qui, de Sarzeau, se dirige vers Penvins.

Il existe encore, ce petit château et il ne paraît point avoir subi, depuis l’an IX, d’autres modifications que celles qui ont été nécessitées par son entretien ; c’est d’ailleurs, une simple maison, longue et basse, à un seul étage, sans aucun caractère architectural. Mais la nature prodigue de ce coin de Bretagne l’a enfoui sous une si luxuriante végétation, qu’à peine le devine-t-on, de la route, sous les frondaisons séculaires. Une avenue d’arbres magnifiques, déjà vieux certainement en l’an IX, conduit au « portail », simple porte charretière accotée de piliers de maçonnerie, qu’on aperçoit au fond d’un couloir de verdure ; une petite porte, réservée aux piétons, s’ouvre à gauche de ce portail qu’une cour, longue de trente ou quarante pas, sépare de la maison.

Antoine et Laisné, dès leur installation à Kernavelo, occupèrent leur temps en longues excursions dans la région qui s’étend de Sucinio à Saint-Gildas, et que l’on a pu comparer