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Page:Lenotre - Jacques-François Blondel et l’architecture française, paru dans Le Temps, 25 avril 1905.djvu/4

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JACQUES-FRANÇOIS BLONDEL
et l’architecture française



Vers le milieu du dix-huitième siècle, nos seigneurs les gouverneurs de provinces avaient imaginé un jeu très amusant. Par manière d’imiter la capitale qui avait vu régulariser ses quais, planter ses boulevards, créer la place Louis XV et les Champs-Élysées, ils bouleversaient leurs résidences pour faire leur cour à Sa Majesté. Lyon, Montpellier, Dijon, Rennes, Valenciennes, Bordeaux, Nancy, Reims avaient élevé des statues au roi sur des places monumentales : M. de Tourny avait attaché son nom aux embellissements de Bordeaux, M. de Moras à ceux de Valenciennes, M. de Léviguen à ceux d’Alençon. M. de Belle-Isle, qui gouvernait les Trois Évêchés, avait, pour transformer Metz, fait choix de son homme : il s’était entiché d’un singulier personnage, une sorte d’aventurier nommé Jean Gautier, qui se décernait le titre d’architecte du roi de Pologne, et qui était, d’ailleurs, beau parleur, utopiste inlassable et doué d’un de ces