diligence de Brest, les brigands s’introduisent chez le receveur des contributions et lui prennent 15.000 francs. Cinq jours plus tard, à Troguery[1], le citoyen Legac, agent de la commune, est fusillé, sa maison pillée, son mobilier dévasté[2]. Le 13 novembre, à Loudéac encore, tandis que le citoyen Morel, fondé de pouvoirs du receveur général, soupe avec sa famille, quinze à vingt hommes entrent par les derrières de la maison, isolée au bout de la ville : poignards levés, pistolets au poing, ils immobilisent les gens terrifiés et raflent la caisse, — 14.700 francs. Ils étaient vêtus de costumes militaires, sauf le chef, qu’on croit être Saint-Régent et qui portait une carmagnole grise et un chapeau haut de cuve[3]. Dans la nuit du 20 au 21 onze maisons de Pledran, aux portes de Saint-Brieuc, sont mises à sac[4]. Le lendemain, à Vieux-Marché, en Plouaret, vol de 5.000 francs, massacre du juge de paix et d’un pauvre cordonnier qui passe pour patriote ; les brigands se rendent ensuite chez le citoyen Tassel, curé constitutionnel, et le sollicitent d’ouvrir sa porte « pour administrer les Saintes Huiles à un malade » ; le curé qui comprend, se sauve par le toit, son presbytère est ravagé[5]. Le jour suivant, toujours à Loudéac, — ville de garnison cependant, — chez le receveur des finances, 10.000 francs[6]. Le 16 décembre, à Cavan[7], onze heures du soir, quinze
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