pour « ce brave qui a assisté à deux cents combats[1] »… En vain le ministre lui-même insinue que « l’ex-général Humbert n’est pas indigne de la clémence de Sa Majesté[2] » ; l’Empereur demeure muet et implacable. À force de se creuser l’esprit Humbert en arrive à voir dans ses malheurs la vengeance des Chouans et de l’Angleterre ; Dossonville est un agent anglais ; il a reçu du cabinet britannique la mission de faire expier au général, et Quiberon et la descente en Irlande. Alors le malheureux se décourage ; il sollicite l’autorisation de passer aux États-Unis. Il mourra à la Nouvelle-Orléans, le 3 janvier 1823.
Quel crime avait-il commis ? C’est une énigme qu’on ne peut résoudre. Une partie de son dossier, aux Archives de la Guerre est inconsultable[3]. Frédéric Masson qui, peut-être, en a eu cependant connaissance, écrit : — « Humbert, suspect d’intelligence avec les noirs de Saint-Domingue, convaincu de dilapidation, accusé de lâcheté par Leclerc lui-même, fut destitué après une enquête approfondie et rayé des cadres pour avoir détourné des rations qu’il vendit à son profit et pour avoir entretenu des relations coupables avec des chefs de brigands[4]. » Était-ce une allusion lointaine à son rapprochement avec Boishardy ? L’opinion de Chassin est autre : — « Humbert revint très pauvre de Saint-Domingue » ; son intimité avec Pauline Bonaparte s’y serait compliquée de malversations « qui auraient